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L’œnotourisme à l’année, comment transformer les vignobles en destinations quatre saisons ?

  • Photo du rédacteur: Charlotte FOUGERE
    Charlotte FOUGERE
  • 29 sept.
  • 4 min de lecture
L’œnotourisme à l’année, comment transformer les vignobles en destinations quatre saisons ?
©Calice Hospitality and Wines

L’œnotourisme a le pouvoir de faire vivre un territoire tout au long de l’année. Quand il est pensé comme une expérience quatre saisons, il devient une véritable stratégie de développement pour les vignobles, capable d’attirer des clientèles variées, de soutenir l’activité des opérateurs et de renforcer l’attractivité touristique d’une région. Miser sur les quatre saisons, c’est donner aux destinations viticoles les moyens de construire un modèle économique durable, d’investir dans des infrastructures adaptées et de faire rayonner leur identité bien au-delà d’une saison limitée.


Pourquoi penser un œnotourisme quatre saisons ?


Allonger la saison n’est pas seulement une ambition touristique, c’est d’abord une nécessité économique. Pour les domaines, les hébergeurs, les restaurateurs et les sites culturels, une activité régulière permet de stabiliser les équipes, de rentabiliser les investissements et de lisser les revenus.


C’est également une réponse aux attentes des clientèles. Les voyageurs ne se déplacent pas tous en été ni pour les mêmes raisons. Certains recherchent la culture et les événements au printemps, d’autres viennent en famille pour les vacances estivales, d’autres encore apprécient les paysages viticoles et festivités traditionnelles à l’automne, tandis qu’une clientèle régionale ou de séjour à la montagne peut être captée en hiver. Penser quatre saisons, c’est adapter les propositions pour correspondre à ces rythmes différents et élargir la base de visiteurs.


Enfin, c’est une approche stratégique et durable. Un vignoble qui parvient à exister douze mois par an consolide sa place dans l’offre touristique et donne aux opérateurs la capacité de bâtir une programmation cohérente, de nouer des partenariats avec d’autres filières et de se positionner face à la concurrence internationale. C’est aussi une manière d’éviter la concentration excessive des flux en été et de mieux les répartir sur l'année, ce qui contribue à préserver les paysages et le patrimoine.


Quatre saisons, quatre leviers pour construire un modèle durable


Au printemps, culture et sport relancent la dynamique Après l’hiver, les territoires doivent donner un signal de reprise. Les festivals et les événements sportifs créent notamment cette impulsion en attirant un public large et en offrant une première fréquentation significative de l’année. Ils permettent aussi d’installer le vignoble dans le calendrier culturel et sportif, en complément d’autres filières touristiques. Le nouveau festival Montrachet Jazz à Puligny créé en 2025 illustre cette logique en Bourgogne, en faisant du vignoble une scène culturelle reconnue. Le Marathon des Vins de Blaye en Gironde rassemble chaque année plus de 4 000 participants et autant d'accompagnants, générant une forte visibilité et des retombées économiques pour l’ensemble de la destination.


En été, capter et diversifier les flux touristiques La saison estivale concentre les grands flux de visiteurs. Pour les opérateurs, l’enjeu est de se greffer à ces clientèles balnéaires, culturelles ou de montagne, et de proposer une offre complémentaire qui enrichit leur séjour. La destination Thau Méditerranée illustre cette synergie en valorisant l’alliance des vins et des coquillages dans une expérience balnéaire complète. Les Caves Richemer - La Perle de Thau à Marseillan vont plus loin en proposant un parcours immersif et familial, conçu pour tous les publics. Ce type d’investissement collectif donne aux vignerons la capacité de soutenir une activité régulière et de renforcer l’économie locale. En Californie, la Napa Valley a intégré l’offre santé et bien-être à son calendrier estival, montrant comment l’œnotourisme peut s’ouvrir à de nouveaux segments.


En automne, patrimoine et tradition deviennent moteurs économiques L’automne incarne l’identité du vin, mais il ne doit pas se limiter aux vendanges. Les événements patrimoniaux et festifs donnent une résonance nationale et internationale à cette saison et permettent de prolonger l’activité des opérateurs après l’été. La Vente des Vins des Hospices de Beaune est l’exemple le plus emblématique : une vitrine mondiale qui combine patrimoine, gastronomie et attractivité médiatique, bénéficiant à toute la Bourgogne. En Suisse, la Marche des Cépages en Valais rassemble plusieurs milliers de participants dans les vignes colorées. En Argentine, la région de Mendoza fait de ses paysages de montagne et de ses festivals de vendanges une ressource touristique capable d’attirer des visiteurs bien au-delà des circuits classiques.


En hiver, activer les synergies avec les filières voisines La période hivernale est souvent perçue comme une basse saison, mais elle peut devenir un atout lorsqu’elle s’appuie sur le ski, les traditions de Noël ou des expériences indoor. À Crans-Montana, l’œnotourisme s’invite dans la saison de ski grâce à des bars à vin éphémères et des dégustations en altitude, qui renforcent l’attractivité de la station et soutiennent les producteurs locaux. Dans le Vully en Suisse, les caves s’animent autour des marchés de Noël et attirent un public familial. Ces synergies montrent qu’un vignoble peut rester actif même en dehors de sa saison naturelle.


Les conditions de réussite


Mettre en place un œnotourisme quatre saisons demande une organisation et des investissements partagés.


  • La structuration de l’offre est essentielle, à travers des routes des vins, des labels ou des coopérations transfrontalières comme la Route des Vignobles Alpins, qui donnent de la visibilité et favorisent la programmation annuelle.

  • Des infrastructures pérennes sont nécessaires pour accueillir sur toute l’année, qu’il s’agisse de caves adaptées aux visites, de salles immersives, d’hébergements ouverts ou d’espaces événementiels.

  • Les synergies intersectorielles doivent être cultivées avec la culture, le sport, la gastronomie, le thermalisme ou la montagne afin de multiplier les occasions de visite. L’accessibilité reste un facteur déterminant, avec des liaisons ferroviaires, routières ou des navettes saisonnières permettant de connecter efficacement les vignobles aux bassins de visiteurs. Enfin, une gouvernance claire et des financements stables sont indispensables.

  • Les partenariats public-privé, l’implication des collectivités locales et la mobilisation de la taxe de séjour permettent une promotion adaptée dans les réseaux de diffusion touristiques, soutenant les cycles d’investissements des opérateurs afin de projeter les destinations dans la durée.


Un vignoble, quatre saisons


Faire de l’œnotourisme une activité quatre saisons, c’est offrir aux opérateurs la possibilité de bâtir un modèle économique solide et de donner au territoire une attractivité continue. C’est un choix collectif qui transforme le vignoble en destination attractive, capable de séduire des clientèles multiples et de rayonner bien au-delà de ses frontières.

La question est désormais ouverte. Quels vignobles oseront franchir le pas de la stratégie quatre saisons pour devenir de véritables destinations ?


En savoir plus sur www.calicehospitality.com



 
 
 

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